26km
120m
La Voie du Nord, première ride officielle du BaoHaus Soul Riding en 2019, consiste en une exploration de 27 km dans la portion ouest de la Seine-Saint-Denis. Partant du Parc de la Villette dans le 19ème arrondissement, le circuit propose des tronçons à travers parcs et berges de canaux mais inclut aussi quelques passages sur route.
Cette ride vous fera découvrir les différentes époques de l'urbanisme, des grands travaux impulsés par Napoléon au 19ème siècle aux cités-jardins des années 20, des grands ensembles des années 60 aux parcs paysagers des années 80, ainsi que de nombreux projets contemporains tels que les Docks de Saint-Ouen, le village olympique des JO 2024 sur l'Île Saint-Denis et les stations du futur métro du Grand Paris Express.
Le parcours s’élance le long du canal Saint-Denis, traverse La Courneuve et la cité des 4000 pour atteindre le parc Georges-Valbon, offrant une pause champêtre et une vue magnifique sur Paris. La ride rejoint ensuite Stains, sa cité-jardin et ses quartiers plus récents du Clos Saint-Lazare et des Tartres, puis le nord de Saint-Denis près des Archives Nationales, et enfin l'Île-Saint-Denis, lieu d’accueil du village des athlètes des JOP 2024. Le retour vers Paris trace à travers Saint-Ouen par le quartier des Docks et celui des Puces, pour finir à la Porte de Clignancourt dans le 18ème arrondissement.
Singularités
Dans l'ensemble le parcours est plat, à l'exception d'une petite montée pour atteindre l'accès au panorama dans le Parc de la Courneuve.
Avant le départ
- N’oubliez pas de vérifier la pression de vos pneus et de prendre votre matériel de réparation !
Au retour
- Finish possible à la Recyclerie (Paris 18ème) pour se restaurer au-dessus de la petite ceinture
Quelques photos
Points d’intérêts majeurs
Le Parc de la Villette
Le parc de la Villette occupe l'emplacement des anciens abattoirs et du marché au bétail de Paris, construits au 19e siècle sous Napoléon III. Conçus pour soulager la congestion du centre-ville, ils étaient desservis par une gare dédiée appelée "Paris-Bestiaux". Pour remédier à leur vétusté, un méga-projet de modernisation, le «MIN de la viande » est lancé dans les années 60 mais échoue du fait de retards, surcoûts et d'une mauvaise gestion. Les abattoirs sont définitivement fermés en 1973 et démolis, à l'exception de la grande halle et de la fontaine aux lions de Nubie.
A la place, le projet du Parc et de la Cité des Sciences est initié sous la présidence de Giscard d'Estaing. En 1982, Mitterrand ajoute la Cité de la Musique à la programmation et Bernard Tschumi est choisi pour la réalisation du parc et de ses célèbres « folies » rouges. Le site est inauguré en 1986.
En 2016, une partie de la Cité des Sciences est transformée en centre commercial, illustrant la tendance à la privatisation de certains espaces urbains.
Ce site témoigne de l'évolution des fonctions de la ville, passant des anciens abattoirs dont certaines structures architecturales ont été préservées, au parc urbain contemporain qui fait le bonheur des habitants de la région parisienne.
Pour aller plus loin
https://lavillette.com/page/histoire-et-patrimoine-de-la-villette_a199/1
https://www.tourisme93.com/document.php?pagendx=34
Le Canal Saint-Denis
Lancé sous Napoléon en 1802, l’aménagement du canal Saint-Denis se distingue par sa vocation industrielle. A l’inverse du canal de l’Ourcq destiné à approvisionner Paris en eau potable, le canal Saint-Denis avait pour objectif de contourner la navigation sur la Seine au centre de Paris, jugée trop lente et encombrée, afin de permettre aux bateaux de rejoindre directement l'aval via le bassin de l'Arsenal, le canal Saint-Martin et enfin Saint-Denis.
Entré en service en 1821, il a grandement contribué au développement industriel de la plaine Saint-Denis, accueillant de nombreuses usines telles que l'ancienne usine GDF, située à l'emplacement actuel du Stade de France.
Le canal Saint-Denis reste toujours très actif pour le transport fluvial, en particulier dans le domaine du BTP. Il est notamment utilisé pour l'évacuation des terres du Grand Paris Express, et de nombreuses centrales à béton jalonnent son parcours.
La balade le long du canal permet d’observer les fresques de la Street Art Avenue, la passerelle de la Fraternité dessinée par Marc Mimram, la nouvelle passerelle et la cité du Franc Moisin ainsi que le Stade de France.
Pour aller plus loin
https://www.tourisme-plainecommune-paris.com/decouvrir/les-incontournables/street-art-avenuer
https://anabf.org/pierredangle/magazine/canal-de-saint-denis
La Cité des 4000
La Cité des 4000 est un exemple représentatif de l'urbanisme des grands ensembles des années 1960 en réponse à la crise du logement. Construite en 1956 par la ville de Paris à La Courneuve, la gestion en est confiée au bailleur Paris Habitat. Le recours aux éléments préfabriqués et l’édification des bâtiments suivant le “chemin de grue”, témoin de l’industrialisation de la construction, permet de réduire drastiquement les coûts et le temps de construction.
La cité souffre rapidement de problèmes de gestion et le quartier connaît une paupérisation qui encourage certains habitant.e.s à le quitter. En 1977, une grève des loyers éclate pour protester contre l'augmentation des loyers malgré le manque d'entretien par le bailleur.
En 1983, un enfant est assassiné par un voisin lors d’un crime à caractère raciste, attirant l'attention politique sur La Courneuve. La Marche pour l'égalité et contre le racisme y fait étape, marquant l'histoire de l'antiracisme français.
En 1986, la rénovation urbaine débute, marquée par la démolition par explosifs de la barre Debussy qui sera retransmise en direct à la télévision. Ce quartier est emblématique de la politique de rénovation urbaine menée depuis 30 ans dans les grands ensembles et des polémiques qui l’accompagnent. En 2005, Sarkozy déclare à propos des 4000 vouloir « nettoyer la cité au Kärcher ».
Aujourd’hui un nouveau projet de renouvellement est en cours, reposant sur une recomposition du quartier. Les relogements suscitent toujours des contestations, soulevant des questions sur la mémoire des quartiers et l'opposition entre les résident.e.s et la vision des pouvoirs publics.
Pour aller plus loin
https://www.gisti.org/doc/plein-droit/55/marche.html
https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000443/la-cite-des-4000-a-la-courneuve-en-1982.html
Le Parc départemental Georges-Valbon
Le Parc départemental Georges-Valbon est un ancien site maraîcher qui a connu plusieurs évolutions. Dans les années 50, il abritait un bidonville occupé par des immigré.e.s espagnol.e.s et portugais.e.s, communément appelé "la campa". Cet habitat précaire a été progressivement démantelé pour laisser place à l'aménagement d’un grand parc de 417 ha.
La première partie a été aménagée au sud à partir de 1954. Son design s'inspire des parcs romantiques parisiens tels que les Bois de Vincennes et de Boulogne. La seconde phase d'aménagement des années 70 voit la mise en oeuvre du grand projet paysager confié à Allain Provost, John Whalley et Gilbert Same. Le parc est conçu de manière sinueuse, avec vallons, collines et lacs, offrant un cadre naturel diversifié et agréable.
Dans les années 80, une mobilisation victorieuse permet de préserver l'intégrité du parc face au projet de l’A86. Plus récemment, le parc a été au centre de controverses liées à la pression urbaine faisant notamment suite à la proposition de l’architecte Roland Castro de créer un "Central Park" parisien à la Courneuve. Le site de Marville, situé dans le parc, a un temps été choisi pour accueillir les Jeux Olympiques, ce qui a suscité débats et préoccupations.
Ce parc applique les nouvelles tendances en matière de gestion d’espaces naturels, notamment par une gestion extensive favorisant la biodiversité. Il est classé Natura 2000, ce qui constitue une solide protection et agit comme une barrière contre l'urbanisation.
Pour aller plus loin
https://www.tourisme-plainecommune-paris.com/parc-departemental-georges-valbon
https://www.gpmetropole-infos.fr/a-la-courneuve-il-y-a-le-parc-ses-oiseaux-et-roland-castro/
La cité-jardin de Stains
Les cités-jardins sont un concept d’urbanisme issu d’une pensée développée par l’urbaniste anglais Ebenezer Howard à la fin du 19ème siècle en réponse aux difficultés et aux nuisances de la vie dans les grandes villes industrielles polluées et congestionnées. La cité-jardin constitue un modèle de ville-campagne idéale, offrant des espaces verts, des logements, des équipements et des services adaptés à une vie de famille paisible.
En région parisienne, ce concept donne lieu à la construction entre les deux guerres mondiales d’une quinzaine de cité-jardins à l'initiative de l'Office public d'habitations à bon marché (HBM) de la Seine pour décongestionner Paris et ses faubourgs.
La cité-jardin de Stains, conçue par les architectes Eugène Gonnot et Georges Albenque, a été construite entre 1921 et 1933. Elle compte 1 634 logements, dont 491 individuels et 1 143 collectifs. Vue du ciel, elle présente une structure en forme de toile d'araignée avec une hiérarchisation des espaces du public vers le privé. Toutes les grandes artères convergent vers un point central, sur lequel s’adressent les équipements (théâtre, commerces, bains-douches) imbriqués avec l’habitat. Les logements collectifs sont standardisés, mais chaque façade est différente, tout comme les pavillons. Les matériaux utilisés sont la brique, l'émail et le béton, mêlant conservatisme et modernisme.
Classée en 1976, elle a fait l'objet d'une réhabilitation complète à partir de 2005 par le bailleur social Seine Saint-Denis Habitat et l’EPT Plaine Commune.
Pour aller plus loin
https://www.citesjardins-idf.fr/cites-jardins-adherentes/cite-jardin-de-stains/
https://www.caue-idf.fr/content/la-cite-jardin-de-stains
L’écoquartier fluvial de l’Ile Saint-Denis
Ce nouveau quartier, qui représente environ un tiers de la surface de la ville de l'Ile Saint-Denis, se déploie sur le site des anciens entrepôts de stockage qui alimentaient les grands magasins parisiens du Printemps et les Galeries Lafayette.
Conçu à partir de 2009 par l’agence d’urbanisme Philippon-Kalt et aménagé par Plaine Commune Développement, l’écoquartier fluvial a une vocation principalement résidentielle et comprend environ 1000 logements, ainsi que quelques bureaux, commerces et équipements publics.
Parmi les innovations déployées dans le quartier, on peut noter la récupération des eaux de pluie qui suivent un parcours à ciel ouvert en pied d’immeuble puis rejoignent une filtration végétale avant le rejet dans la Seine, et la place réduite de la voiture puisque la circulation automobile est interdite à l'intérieur du quartier et des parkings silos (« centrale de mobilité ») ont été installés à l'entrée. Une partie de leur financement a été assurée par la participation des promoteurs, en échange de la non-réalisation de parkings en sous-sol, coûteux dans cette zone inondable.
La seconde phase du projet a été revue pour accueillir une partie du village olympique des JOP 2024. A l’issue des Jeux, les bâtiments seront retransformés en logements classiques pour accueillir de nouveaux habitant.e.s.
Pour aller plus loin
https://www.dailymotion.com/video/xxperq
https://www.lile-saint-denis.fr/ma-ville/grands-projets/ecoquartier-fluvial-village-des-athletes/