26km
130m
Cette escapade en forme de boucle vers les méandres de la Seine entremêle les fils des plus grandes réalisations historiques de la capitale, devenues attractions touristiques, et ceux de son imposant passé industriel dont l’héritage est toujours soumis à interprétation politique et urbanistique.
La ride débute au cœur de l’île de la Cité, au point zéro de toutes les routes de France, sur l’esplanade de la cathédrale de Notre-Dame. La trace emprunte ensuite le boulevard cyclable en rive gauche afin d’atteindre le parc André Citroën au niveau de Javel dans un premier temps puis, successivement, l’île Saint-Germain et l’île Séguin. Chaque tour de roue supplémentaire donne alors à penser que Paris est décidément un musée à ciel ouvert ! Musée d’Orsay, esplanade des Invalides, musée du quai Branly, tour Eiffel, quartier Beaugrenelle… Comme autant de jalons qui racontent une histoire. C’est bien sûr le cas du parc André Citroën, ouvert en début des années 90 en lieu et place d’une ancienne usine automobile.
La trace marque ensuite une pause devant la célèbre Tour aux Figures de Jean Dubuffet avant d’atteindre les villas cossues des bords de Seine. L’accès à Boulogne-Billancourt s’effectue via l’île Séguin dont, là encore, le passé industriel automobile a cédé la place à de nouvelles fonctions. La traversée de Boulogne-Billancourt révèle quelques surprises, notamment en arpentant le labyrinthe de la dalle de la cité Pont-de-Sèvres (l’ancien QG de Booba hé oui…).
Après un passage obligé par le Parc… (oui celui des Princes !) et son acolyte le stade Jean Bouin, le retour dans Paris s’effectue en suivant un itinéraire on ne peut plus touristique. Un arrêt photo sur l’esplanade du Trocadéro, un échantillon de frénésie parisienne place de l’Etoile et un finish au niveau du très chic parc Monceau, après 26 km sur deux roues.
Singularités
Piétons prioritaires dans le parc de l’île Saint-Germain et sur la section de la petite ceinture empruntée ; au km16 passage sur la dalle de la cité Pont-de-Sèvres.
Avant le départ
- Pensez à embarquer un thermos de boisson chaude pour la pause
Au retour
- Pour les glaces cela se passe à la station Villiers, à 200 mètres du finish
Quelques photos
Points d’intérêts majeurs
Notre-Dame de Paris
La cathédrale Notre-Dame de Paris constituait, avant l’incendie de 2019, le bâtiment le plus visité de France avec 14 millions de visiteurs par an, soit 40 000 par jour. Son parvis constitue également le point zéro des routes du pays, repère à partir duquel sont calculées toutes les distances à la capitale.
C’est un édifice de style gothique dont la construction a démarré en 1163 pour s’achever environ 2 siècles plus tard. La cathédrale que nous voyons aujourd’hui est le fruit des évolutions architecturales et de l’Histoire. Elle subit notamment d’importants dommages durant la Révolution Française : des statues sont démontées, le bâtiment lui-même sert d’entrepôt, puis de Temple de la Raison avant d’être rendu au culte catholique en 1802. Menacée de destruction, on doit sa première sauvegarde à Napoléon, qui choisit Notre-Dame pour la cérémonie de son sacre le 2 décembre 1804.
La cathédrale reste cependant dans un état de délabrement très important et c’est le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris, publié en 1831, qui rappelle aux parisiens la richesse de son patrimoine et qui incite le pouvoir à décider d’une restauration générale sous l’égide de Viollet-le-Duc. Entre 1845 et 1867 d’imposants travaux sont réalisés, dont certains décriés, car Viollet-le-Duc ne se contente pas de restaurer, il ajoute à l’édifice des chimères et gargouilles et surtout une immense flèche à la croisée des transepts.
En avril 2019, c’est au cours de travaux de maintenance qu’un incendie se déclare et que la toiture et la flèche de la cathédrale partent en fumée. Les images font le tour du monde. Plus de 800 millions d’euros sont rapidement récoltés afin de restaurer l’édifice. Après un temps de débats et de propositions variées, il est finalement décidé que Notre-Dame sera reconstituée à l’identique sur la base de l’ancienne charpente du 13ème siècle et de la flèche de Viollet-le-Duc. On fait alors appel aux meilleurs artisans, on réouvre des carrières et l’on abat des chênes dans toute la France pour terminer ce "chantier du siècle" d’ici fin 2024.
Pour aller plus loin
https://www.ledevoir.com/monde/europe/552228/notre-dame-de-paris-histoire
Parc André Citroën
Le parc André Citroën est situé au sein du quartier de Javel, ancien faubourg rattaché à Paris sous Haussmann, qui doit son nom à l’usine de désinfectant à base d'hypochlorite de sodium ou "Eau de Javel" qui s’y trouvait. Le secteur avait une forte vocation industrielle. Le parc lui-même a été créé en lieu et place de l’immense usine de la marque aux chevrons, qui y a pris place entre 1915 et 1976.
Fils de diamantaires d’origine hollandaise, André Citroën s’intéresse dès le début du 20ème siècle aux procédés industriels et visite même les usines Ford aux USA avant d’être enrôlé au front en 1914. Constatant les lacunes de l’artillerie française, il va chercher, en compagnie de plusieurs investisseurs, le soutien du tout puissant Ministère de la guerre pour établir une usine de munitions dans Paris sur d’anciennes friches et jardins ouvriers. Dès 1915, sur un site de 15 hectares, l’usine ultramoderne emploie 13 000 ouvrier.ère.s (dont beaucoup de femmes) et produit 10 000 obus par jour.
Après la guerre, André Citroën reconvertit l'usine en production automobile en 4 mois à peine sur le modèle de la production à la chaîne des usines Ford. L'essor de l'entreprise est alors énorme. En 10 ans Citroën ouvre d'autres sites de production à Clichy, Saint-Ouen, Suresnes... En 1929 il emploie 32 000 ouvrier.ère.s dans l'usine du Quai de Javel.
Les années 30 sont toutefois marquées par les impacts de la crise financière. En 1935 c’est Michelin qui rachète l’usine endettée… André Citroën meurt la même année d’un cancer. En 1938, 29 000 ouvrier.ère.s en grève occupent l’usine. Le "système Citroën" est réputé très dur avec les salariés, bien souvent immigrés et assurant des tâches difficiles. Dans les années 1950 le groupe sera accusé d’entrave au droit syndical. En 1976 : nouvelle crise, cette fois c’est Peugeot qui rachète Citroën pour former le groupe PSA. Décision est prise de démanteler l’usine de Javel pour délocaliser la production à Aulnay-sous-Bois. Au total, 3,2 millions de véhicules ont été produits sur ce site.
Le chantier de démolition est titanesque car l'usine fait 22 hectares et il va prendre 8 années. L’usine est remplacée par des programmes immobiliers (logements et bureaux) et le parc André-Citroën est livré en 1992. D'une surface de 13 hectares, il est conçu par les paysagistes Gilles Clément et Allain Provost et les architectes Patrick Berger, Jean-François Jodry et Jean-Paul Viguier. Il comprend une grande pelouse, 2 serres, des jardins thématiques et un canal. Le parc abrite également le fameux ballon d'AirParif qui mesure la pollution parisienne.
Pour aller plus loin
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04264145/le-projet-du-parc-andre-citroen
L’Ile Seguin et la Seine Musicale
Terrain étiré de 11,5 hectares entre Sèvres et Boulogne-Billancourt, l’île entière fut le siège de l'emblématique usine Renault qui s’y trouvait jusqu'en 1992. De destination royale à pôle industriel, puis évènementiel, l'île a connu une évolution tumultueuse.
Se trouvant sur la route menant à Versailles, l’île sert d’abord de résidence prisée par l'aristocratie. Sa fonction s’oriente progressivement vers l'industrie avec des blanchisseries, tanneries et industries chimiques, dont celles de M. Seguin, laissant son nom à l'île.
L'industriel Renault acquiert l'île en 1919, érigeant progressivement la plus grande usine automobile de France à partir de 1929. L'usine est autonome ! Elle est dotée de sa propre centrale électrique, de pistes d'essai et regroupe 30 000 ouvriers : une vraie ville ouvrière. Le site est un témoin de l'histoire troublée de la Seconde Guerre mondiale. La production de camions pour les Allemands, les bombardements alliés et la nationalisation de l'usine en 1945 ont laissé des marques indélébiles. Elle devient également un bastion syndical et politique dans la période d’après-guerre, avec les grandes grèves de 1947 et 1968.
A l’instar du secteur, la production du site décline à compter des années 70, jusqu’à l’arrêt complet en 1992. La dépollution et la démolition de l'usine marquent le début des spéculations sur l'avenir du site. Des propositions telles qu'un musée d'art contemporain émergent, mais l'île est finalement ciblée pour recevoir un grand équipement culturel.
Après des années de débats politiques et de négociations, l'île prend aujourd’hui un nouveau visage. L’architecte japonais Shigeru Ban est chargé de créer une icône architecturale pour le site et en 2014, la première pierre de la Seine Musicale est posée par Patrick Devedjian. La visite des jardins en toiture est fortement conseillée !
Le projet de développement de la partie amont de l'île est actuellement en cours. Il se concentrera sur la création d'un campus numérique regroupant un centre d'art, des cinémas, des installations hôtelières et un espace de détente au milieu d'un jardin.
Pour aller plus loin
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/1974862001049/ile-seguin-10-ans
Le Parc des Princes
Le Parc des Princes est LE stade emblématique de la Ville de Paris dont il est d’ailleurs la propriété. Il a subi plusieurs transformations architecturales au cours de son histoire pour répondre aux exigences du sport moderne.
Inauguré en 1897, le Parc des Princes est alors un vélodrome et conçu de la sorte. Il accueillera d’ailleurs l’arrivée officielle du tour de France jusqu’en 1967. Cette vocation première influence son agencement avec une piste aux virages surélevés séparant les spectateurs d’une pelouse centrale où ont lieu les premiers matchs officiels de rugby dès le début du 20ème siècle, puis des matchs de football dès les années 30. Tout au long de ces années l’enceinte n’aura de cesse d’être modernisée par l’ajout de tribunes en dur, puis de tribunes couvertes, portant la capacité totale à environ 30 000 spectateurs.
Une rénovation majeure intervient en 1972 sous la houlette de l’architecte Roger Taillibert : elle donnera sa forme actuelle au stade et portera sa capacité à 45 000 places (aujourd’hui 5ème plus grand stade en France). Le nouveau Parc des Princes est réalisé au-dessus du périphérique parisien et l’architecte a alors recours à la technique moderne du voile de béton pour assurer une construction durable et un coût global “contenu” à 150 millions de francs. Cette fois il s’agit d’un stade à l’anglaise, avec des tribunes rapprochées au maximum de la pelouse. Les fédérations de football et de rugby sont concessionnaires via un bail signé avec la Ville de Paris et, dès 1972, le Paris-Saint-Germain devient le club résident de l’enceinte.
Suite à la construction du Stade de France en 1998 les fédérations partent et le renouvellement du bail par la Mairie de Paris dans les années 2010 aboutit à la gestion de l’équipement par le fond d’investissement propriétaire du PSG. Pour diversifier les revenus générés par l’équipement, des concerts y sont régulièrement organisés depuis les années 90.
Les derniers travaux, avant l’EURO 2016, permettent une rénovation des vestiaires et l’aménagement d’un plus grand nombre de loges VIP. Récemment, un bras de fer a émergé entre la Mairie de Paris et le fond d’investissement qui gère le stade quant au devenir de l’enceinte et aux modalités de financement des travaux nécessaires à l’augmentation de la capacité du stade attendue par le PSG depuis plusieurs années.
Pour aller plus loin