C’est une question qui revient fréquemment : comment faire pour créer une trace urbaine qui soit à la fois fiable, attrayante et, si possible, épargnée par les grands axes de circulation ?
Sans prétendre détenir LA méthode idéale, voici un p’tit manuel de bons principes mis en pratique et validés par le Bao au fil des sorties :
- 1/ Définition du besoin : esquisse de trace et calibrage des points d’intérêts
- 2/ Elaboration de la trace : internet est ton meilleur ami
- 3/ Validation in situ et à l’avance du tracé
- 4/ Le jour de la sortie
- 5/ Les p’tis plus d’une sortie réussie
- En résumé
1/ Définition du besoin : esquisse de trace et calibrage des points d’intérêts
Comme dans tout projet, la priorité numéro 1 est de bien définir le besoin pour structurer la trace : à qui s’adresse-t-elle et dans quel but ?
En ce qui concerne le #BSR, les traces sont réalisées pour des cyclistes adultes de tous nivaux avec l’objectif de se déplacer au sein même de projets urbains et architecturaux en Ile-de-France. Par expérience, les traces font généralement entre 20 et 40 km et comprennent idéalement 4 à 5 points d’intérêts qui constituent autant d’arrêts. Il faut généralement prévoir une bonne demi-journée pour réaliser les sorties du #BSR (hors pique-nique et éventuel finish au bar...).
Il convient donc de combiner une typologie de sortie avec le choix des points d’intérêts qui constitueront la trame organisationnelle de la trace. Concernant les typologies, on peut les résumer ainsi :
- Une trace de type boucle intra ou extra-muros avec un départ et une arrivée clairement identifiées dans Paris (scénario privilégié)
- Une trace de type retour simple vers Paris ou aller simple vers la banlieue, qui nécessite donc de prendre les transports en commun pour l’aller ou le retour
- Une trace en grande banlieue qui nécessite alors le recours aux transports en commun à l’aller et au retour
En ce qui concerne la prise en compte des points d’intérêts, il y a deux façons de construire un parcours :
- Etablir une suite logique des points d’intérêts dans un secteur géographique cohérent (A, B, C, D …) et construire une trace en fonction de l’enchaînement retenu
- Avoir un objectif à atteindre (du point A au point B) et rechercher d’éventuels points d’intérêts sur le parcours
En première approche une esquisse du parcours est facilement réalisable via GOOGLE MAPS afin de de se faire une idée de la longueur de la sortie !
2/ Elaboration de la trace : internet est ton meilleur ami
Pour cette seconde étape vient l’heure de la création et de l’extraction de la trace elle-même. Pour se faire, de nombreux outils sont disponibles gratuitement ou sur simple inscription sur internet.
Pour la phase de création de la trace il convient généralement de travailler à partir de trois types d’outils :
- un planificateur d’itinéraire qui permet de fabriquer la trace à partir de segments éventuellement prédéfinis ; comme par exemple KOMOOT
- un outil de visualisation de la trame existante à partir d’images satellites et/ou de prises de vues in situ ; comme par exemple GOOGLE MAPS + fonction street view
- un outil cartographique le plus précis possible, permettant notamment de visualiser le statut des chemins et autres sentiers ; comme par exemple les cartes IGN au 1/25 000ème disponibles via GEOPORTAIL
L’intérêt d’un outil comme KOMOOT est qu’il permet de modifier simplement et indéfiniment le projet de trace tout en actualisant les données relatives à celui-ci : longueur, durée, dénivelé, nature du revêtement etc. C’est extrêmement utile quand vient l’heure des choix stratégiques ; aller au plus court et affronter une butte ? ou faire un petit détour par la forêt adjacente ?
L’outil KOMOOT comprend en outre des segments et/ou point d’intérêts déjà identifiés par d’autres utilisateurs, ce qui peut bien souvent booster la créativité du mapper.
On peut bien entendu faire intégralement confiance au planificateur d’itinéraire ; lui ordonner d’aller du point A au point B et basta … mais par expérience il vaut mieux ne pas hésiter à enrichir l’itinéraire par soi-même en fonction de ses objectifs et ne pas hésiter à recouper les informations avec un outil de visualisation cartographique pour éviter au maximum les déconvenues !
L’extraction de la trace se fait au format .gpx via le planificateur d’itinéraire, et le fichier peut ainsi être partagé sur de nombreuses applications, ou encore mieux sur un compteur GPS.
Enfin internet a beau être ton ami, cela ne doit pas empêcher la consultation des ami.e.s, les vrai.e.s ;) Un.e cycliste dans l’entourage ? il ne faut pas hésiter à lui demander quels sont ses tips pour sortir de la capitale, quels sont ses chemins de traverse ou spots préférés à quelques encablures de la ville !
3/ Validation in situ et à l’avance du tracé
Cette troisième étape est incontournable si l’on veut par la suite être en mesure de rouler sereinement en groupe. Il s’agit donc d’aller repérer et rouler la map extraite à l’étape 2.
Cela permet notamment :
- de valider la praticabilité des axes empruntés ; attention aux sentiers trop techniques ou aux grands axes de circulation
- de valider la pertinence et l’accessibilité des points d’intérêts identifiés
- d’identifier d’éventuelles difficultés ; passage nécessitant de poser pied à terre, zone strictement piétonne, dénivelé important, chantier en cours, sens de circulation modifié, absence d’aménagements cyclables à un carrefour etc.
- de découvrir un nouveau point d’intérêt ou un passage n’apparaissant pas sur les cartes
- de se faire une idée globale de la map et du temps de parcours
- d’annoncer et de communiquer aux futur.e.s participant.e.s ce qui les attend a minima
Cette étape permettra donc éventuellement d’apporter des modifications à l’itinéraire initial. L’idéal est de réaliser cette étape à la même saison que la ride définitive prévue.
4/ Le jour de la sortie
Pour rouler correctement en groupe un minimum d’organisation est nécessaire : en général la personne qui a créé/repéré la map ouvre la trace, régule l’allure et annonce les informations utiles aux autres (changement de direction, danger éventuel, arrêt etc.). L’objectif est de maintenir une cohésion de groupe et d’éviter la dissémination de celui-ci ; une vigilance accrue est à maintenir en fin de ride, où la fatigue peut occasionner des cassures. Afin d’éviter les ennuis une personne peut également être désignée pour fermer le groupe et reste ainsi en dernière position pour s’assurer que personne ne se retrouve seul.e et/ou lâché.e.
Pour l'organisateur, il est important de savoir s’adapter à la composition du groupe et de prendre en compte les paramètres qui peuvent affecter la sortie, comme la météo du jour, les conditions de trafic et la topographie. Il faut parfois savoir tempérer les ardeurs ou réfréner l’esprit de compétition, ou au contraire ne pas trop traîner pour avoir un train … cela demande donc un peu d’expérience !
Au-delà de 20 personnes, il devient difficile de gérer le groupe et de maintenir sa cohésion. Il est dans ce cas recommandé de faire des sous-groupes.
Pour le reste toi-même tu sais ; équipement adapté aux conditions météorologiques du jour, vélo en bon état de marche, kit de réparation, lumières, amour & eau fraîche.
5/ Les p’tis plus d’une sortie réussie
Il n’est pas inutile de compléter l’organisation de la sortie par un repérage préalable de la présence de certains commerces et équipements. On pense aux boulangeries et cafés pour reprendre des forces, mais aussi aux points d’eau et aux toilettes pour que tout roule sur le parcours. Il est également préférable d’avoir une idée de l’emplacement des boutiques cyclistes du secteur … cela en a déjà aidé plus d’un.e !
En cas de ride nécessitant l’utilisation des transports en commun : bien vérifier la veille du départ les horaires et l’état de service de la ligne en question !
Afin de profiter des conditions les plus propices pour rouler, il est recommandé de partir le plus tôt possible le samedi ou encore mieux le dimanche matin ; ce sont les heures où la circulation automobile est la plus calme.
En résumé
- Bien définir le besoin de la ride
- S’appuyer sur les outils informatiques pour tracer la map
- Rouler la trace au préalable
- Rameuter les copaines le jour J !