Le Parc de la Villette
Le parc de la Villette occupe l'emplacement des anciens abattoirs et du marché au bétail de Paris, construits au 19e siècle sous Napoléon III. Conçus pour soulager la congestion du centre-ville, ils étaient desservis par une gare dédiée appelée "Paris-Bestiaux". Pour remédier à leur vétusté, un méga-projet de modernisation, le «MIN de la viande » est lancé dans les années 60 mais échoue du fait de retards, surcoûts et d'une mauvaise gestion. Les abattoirs sont définitivement fermés en 1973 et démolis, à l'exception de la grande halle et de la fontaine aux lions de Nubie.
A la place, le projet du Parc et de la Cité des Sciences est initié sous la présidence de Giscard d'Estaing. En 1982, Mitterrand ajoute la Cité de la Musique à la programmation et Bernard Tschumi est choisi pour la réalisation du parc et de ses célèbres « folies » rouges. Le site est inauguré en 1986.
En 2016, une partie de la Cité des Sciences est transformée en centre commercial, illustrant la tendance à la privatisation de certains espaces urbains.
Ce site témoigne de l'évolution des fonctions de la ville, passant des anciens abattoirs dont certaines structures architecturales ont été préservées, au parc urbain contemporain qui fait le bonheur des habitants de la région parisienne.
Pour aller plus loin
https://lavillette.com/page/histoire-et-patrimoine-de-la-villette_a199/1
https://www.tourisme93.com/document.php?pagendx=34
Le Parc départemental Georges-Valbon
Le Parc départemental Georges-Valbon est un ancien site maraîcher qui a connu plusieurs évolutions. Dans les années 50, il abritait un bidonville occupé par des immigré.e.s espagnol.e.s et portugais.e.s, communément appelé "la campa". Cet habitat précaire a été progressivement démantelé pour laisser place à l'aménagement d’un grand parc de 417 ha.
La première partie a été aménagée au sud à partir de 1954. Son design s'inspire des parcs romantiques parisiens tels que les Bois de Vincennes et de Boulogne. La seconde phase d'aménagement des années 70 voit la mise en oeuvre du grand projet paysager confié à Allain Provost, John Whalley et Gilbert Same. Le parc est conçu de manière sinueuse, avec vallons, collines et lacs, offrant un cadre naturel diversifié et agréable.
Dans les années 80, une mobilisation victorieuse permet de préserver l'intégrité du parc face au projet de l’A86. Plus récemment, le parc a été au centre de controverses liées à la pression urbaine faisant notamment suite à la proposition de l’architecte Roland Castro de créer un "Central Park" parisien à la Courneuve. Le site de Marville, situé dans le parc, a un temps été choisi pour accueillir les Jeux Olympiques, ce qui a suscité débats et préoccupations.
Ce parc applique les nouvelles tendances en matière de gestion d’espaces naturels, notamment par une gestion extensive favorisant la biodiversité. Il est classé Natura 2000, ce qui constitue une solide protection et agit comme une barrière contre l'urbanisation.
Pour aller plus loin
https://www.tourisme-plainecommune-paris.com/parc-departemental-georges-valbon
https://www.gpmetropole-infos.fr/a-la-courneuve-il-y-a-le-parc-ses-oiseaux-et-roland-castro/
Clichy-Batignolles
Au 18ème siècle, les Batignolles étaient une zone qui mêlait chasse et maraîchage, située à l'extérieur de l'enceinte des fermiers généraux. Devenu un site de villégiature bourgeois et un berceau du mouvement impressionniste, le site a été annexé par Paris en 1860.
La construction de la ligne de train Paris-Saint-Germain et de la gare Saint-Lazare en 1842 a favorisé l'établissement de nombreuses entreprises liées au chemin de fer.
En 2001, le projet d'aménagement de Clichy-Batignolles a été lancé avec l'accord de la SNCF, sur des terrains ferroviaires délaissés. Ce projet s'étend sur 54 hectares, dont 10 hectares dédiés au parc Martin Luther King, conçu par la paysagiste Jacqueline Osty.
L'émergence de ce nouveau quartier a engendré des débats animés concernant la programmation des logements sociaux ainsi que la construction de tours de 50 mètres de hauteur. Lors de la livraison des premiers bâtiments en 2012, les prix des logements ont connu une hausse spectaculaire, témoignant de l'explosion des prix de l'immobilier à Paris et de la forte demande en logements dans la capitale.
Pour aller plus loin
https://www.parisetmetropole-amenagement.fr/fr/clichy-batignolles-paris-17e
https://www.osty.fr/fr/projets/view/1/parc-martin-luther-king
https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-nouveau-visage-des-batignolles-27-09-2019-8161344.php
Le Bois de Vincennes
L’origine du bois remonte au Moyen Age, mais c'est au 19ème siècle qu’il connaît une transformation majeure. À cette époque, le terrain est composé de terres agricoles, de marécages et de forêts héritées de son ancienne fonction de domaine de chasse royal.
C’est sous Napoléon III que le bois de Vincennes subit sa grande mutation sous la houlette d’Adolphe Alphand et de Jean-Pierre Barillet-Deschamps qui travaillent dans un style anglais. Dans le sillage de la structuration des grandes villes mondiales, l'empereur souhaitait créer un grand parc public à destination des habitant.e.s de l’est parisien, en miroir du bois de Boulogne.
C’est à cette période que sont tracées les majestueuses avenues reliant les différents centres d’intérêt du bois, que des lacs et rivières sont creusés permettant de faire des promenades romantiques en barque et que des milliers d’arbres sont plantés donnant naissance à la physionomie actuelle du parc. En 1860 le bois ouvre au public : les parisiens découvrent un parc magnifique et spacieux de 995 hectares à proximité immédiate de la ville. Les lacs, les clairières propices aux pique-niques, les jeux et les spectacles attirent rapidement les habitant.e.s de Paris en quête de détente et de loisirs malgré le relatif enclavement du parc.
A l’image du bois de Boulogne, le concepteur Alphand imagine un système de concessions pour rentabiliser les aménagements. C’est ce qui explique la présence de restaurants, de structures sportives privées ou encore de l’INSEP.
A noter que des épreuves des Jeux olympiques d'été de 1900 se sont disputées dans le bois de Vincennes mais il n’en reste quasiment aucune trace. L'Exposition coloniale internationale de 1931, de triste mémoire, a en partie été édifiée dans le bois de Vincennes. Elle voit notamment la construction du zoo de Vincennes et du Palais de la Porte Dorée aujourd’hui devenu Musée national de l'histoire de l'immigration.
Pour aller plus loin
https://www.rfi.fr/fr/france/20180820-lieux-oublies-vestiges-expositions-coloniales-bois-vincennes
https://paris1900.lartnouveau.com/paris12/bois_de_vincennes.htm
La réserve écologique d’Epinay-sur-Seine
Aménagée au sein d’une ancienne friche urbaine par Plaine Commune et COLOCO en 2020, la réserve écologique d’Epinay est représentative des nouvelles approches en matière d’aménagement durable des espaces verts.
Sur seulement 15 000 m², la réserve écologique contient différents milieux écologiques dont des secteurs inaccessibles au public, un système de récupération des eaux de pluie, des jardins familiaux et partagés, du mobilier urbain, un poulailler ainsi qu’un terrain de sport. Le parc sera bientôt agrémenté d’un équipement municipal à destination des plus jeunes : la maison de la nature (en cours de construction).
Les vélos doivent être laissés à l’entrée, mais cela vaut le coup de prendre quelques minutes afin d’emprunter les cheminements qui permettent de s’abstraire de la ville en quelques pas seulement. L’endroit parfait pour une petite pause !
Pour aller plus loin
Butte des Châtaigniers
Située entre Sannois et Argenteuil, la butte des Châtaigniers culmine à 126 mètres de hauteur et offre un des points de vue les plus spectaculaires sur la métropole du Grand Paris !
La colline fait en effet partie d’un ensemble géologique particulier appelé "Buttes du Parisis" qui comprend également les buttes d’Orgemont et de Cormeilles. Autrefois dévolues aux moulins à vent et à la culture des fruits, ces émergences ont progressivement laissé place à l’exploitation d’un filon de gypse pour produire du plâtre à partir de 1832. Le gisement, l’un des plus importants d’Europe, est encore exploité de manière souterraine par une filiale de Saint-Gobain.
Dans les années 80 le potentiel de ces différents sites est mis en avant et des alertes sont émises quant au risque d’érosion aggravé par l’exploitation minière. Une convention est signée en 1990 entre l’exploitant, l’Etat, les communes limitrophes, le syndicat intercommunal et Ile-de-France Nature (l’agence qui assurera le réaménagement des sites par tranche à la suite du départ des carrières). La convention prévoit la cession de 120 ha par tranches successives jusqu'en 2034.
Entre 2011 et 2013, la butte des Châtaigniers est réaménagée en utilisant au maximum les terres déjà présentes. Des aménagements permettent de concevoir un large belvédère et des milliers d’arbres sont plantés pour lutter contre l’érosion. Le parc de 19 hectares ainsi créé est un magnifique exemple de réorientation paysagère. Il s’agit d’un des maillons de la future ceinture verte du nord-ouest parisien qui couvrira plus de 620 hectares à terme.
Pour aller plus loin
https://www.iledefrance-nature.fr/wp-content/uploads/2020/06/PLAQUETTE-BUCHA-BD.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=qus2KzZ45NY
Parc André Citroën
Le parc André Citroën est situé au sein du quartier de Javel, ancien faubourg rattaché à Paris sous Haussmann, qui doit son nom à l’usine de désinfectant à base d'hypochlorite de sodium ou "Eau de Javel" qui s’y trouvait. Le secteur avait une forte vocation industrielle. Le parc lui-même a été créé en lieu et place de l’immense usine de la marque aux chevrons, qui y a pris place entre 1915 et 1976.
Fils de diamantaires d’origine hollandaise, André Citroën s’intéresse dès le début du 20ème siècle aux procédés industriels et visite même les usines Ford aux USA avant d’être enrôlé au front en 1914. Constatant les lacunes de l’artillerie française, il va chercher, en compagnie de plusieurs investisseurs, le soutien du tout puissant Ministère de la guerre pour établir une usine de munitions dans Paris sur d’anciennes friches et jardins ouvriers. Dès 1915, sur un site de 15 hectares, l’usine ultramoderne emploie 13 000 ouvrier.ère.s (dont beaucoup de femmes) et produit 10 000 obus par jour.
Après la guerre, André Citroën reconvertit l'usine en production automobile en 4 mois à peine sur le modèle de la production à la chaîne des usines Ford. L'essor de l'entreprise est alors énorme. En 10 ans Citroën ouvre d'autres sites de production à Clichy, Saint-Ouen, Suresnes... En 1929 il emploie 32 000 ouvrier.ère.s dans l'usine du Quai de Javel.
Les années 30 sont toutefois marquées par les impacts de la crise financière. En 1935 c’est Michelin qui rachète l’usine endettée… André Citroën meurt la même année d’un cancer. En 1938, 29 000 ouvrier.ère.s en grève occupent l’usine. Le "système Citroën" est réputé très dur avec les salariés, bien souvent immigrés et assurant des tâches difficiles. Dans les années 1950 le groupe sera accusé d’entrave au droit syndical. En 1976 : nouvelle crise, cette fois c’est Peugeot qui rachète Citroën pour former le groupe PSA. Décision est prise de démanteler l’usine de Javel pour délocaliser la production à Aulnay-sous-Bois. Au total, 3,2 millions de véhicules ont été produits sur ce site.
Le chantier de démolition est titanesque car l'usine fait 22 hectares et il va prendre 8 années. L’usine est remplacée par des programmes immobiliers (logements et bureaux) et le parc André-Citroën est livré en 1992. D'une surface de 13 hectares, il est conçu par les paysagistes Gilles Clément et Allain Provost et les architectes Patrick Berger, Jean-François Jodry et Jean-Paul Viguier. Il comprend une grande pelouse, 2 serres, des jardins thématiques et un canal. Le parc abrite également le fameux ballon d'AirParif qui mesure la pollution parisienne.
Pour aller plus loin
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04264145/le-projet-du-parc-andre-citroen
Le Parc de Sceaux
Représentant majeur du "jardin à la française", le parc du domaine de Sceaux est réalisé d’après les plans du célèbre André Le Nôtre et s’étend sur 181 hectares. Il en reprend tous les codes : composition symétrique, dimension monumentale, effets d’optiques, décors baroques, bassins et mécanisme complexe de fontainerie.
C’est en 1670 que Jean-Baptiste Colbert, alors contrôleur général des finances de Louis XIV, acquiert une centaine d’hectares de terre à distance respectable de Versailles afin d’y établir sa maison de campagne - entendre par là un vaste château et son jardin à même d’accueillir les fastueuses réceptions en vogue à la cour du Roi. Les meilleurs décorateurs, architectes, sculpteurs et entrepreneurs du royaume sont convoqués et œuvrent de concert pour créer un ensemble digne des plus grandes réalisations du 17ème siècle.
Le domaine est progressivement complété et enrichi par les descendants de Colbert jusqu’à la fin du 17ème siècle avant d’être vendu et cédé plusieurs fois à différentes familles issues de l’aristocratie. Le château est revendu et démembré durant la révolution, puis reconstruit en 1835 sous la houlette de la famille des ducs de Trévise dans un style Louis XIII.
Suite à l’occupation de Sceaux par les troupes bavaroises en 1870 le domaine est progressivement abandonné et tombe en désuétude. Il faudra attendre 1923, et la mobilisation des élus de Sceaux et des conseillers généraux du département de la Seine, pour que la collectivité acquiert le domaine et entreprenne les travaux nécessaires à sa complète remise en état.
Actuelle propriété du département des Hauts-de-Seine, le château, l’orangerie et le parc du domaine de Sceaux attirent chaque année plus de 3.5 millions de visiteurs.
Pour aller plus loin
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab87030748/concert-madonna